samedi 7 juillet 2007

Oxymore - Figure de construction

Oxymore, ou oxymoron, une figure d'opposition qui permet d'associer deux mots radicalement opposés d'une manière concomitante (à la différence de l'antithèse où les deux mots qui s'opposent interviennent l'un après l'autre). Il est nécessaire que les deux mots appartiennent à un champ sémantique (espace qui regroupe des termes appartenant à la même famille) similaire : le soleil noir de Baudelaire, l'amour est une douce violence pour Dom Juan, le lointain proche, le clair obscur, le sucré amer. La figure convient bien pour exprimer des sentiments contradictoires, la confusion des sentiments, les états paradoxaux.

Le discours du pervers en raffole, qu'il soit sado : la douleur de l'autre le fera jouir ou maso : sa propre douleur le fera jouir. On imagine ce que cela peut donner dans le discours politique : la droite sociale contre la gauche libérale, ce sera une façon pratique pour l'orateur de brouiller les pistes. La prolifération de ce type de figures traduit d'ailleurs bien une usure du sens, l'usure du sens caractéristique de notre époque.

mardi 6 juin 2006

Tableau Récapitulatif des Figures de Style

TABLEAU RECAPITULATIF

NOM

DEFINITION

EXEMPLE

ALLEGORIE n.f.

Personnification d'une idée abstraite

- Ô Mort, vieux capitaine, il est temps !

ANAPHORE n.f.

Répétition d’une même expression ou d’un même mot en début de phrase ou de vers

- Partout l’image idée, partout la pensée fleur, partout les fruits

ANTITHESE n.f.

2 termes de sens opposés dans une même phrase

- Le navire était noir, mais la voile était blanche

CHIASME n.m.

Structure en croix qui associe 2 termes deux à deux sans nécessairement qu’ils aient un rapport de sens

- Il regarde longtemps, longtemps cherche sans voir

- Ces murs, maudits par dieu, par Satan profanés

COMPARAISON n.f.

Etablir un parallèle entre un comparé et un comparant à l’aide d’un mot-outil (comme, semblable à...)

- Tes yeux sont bleus comme le ciel

ENUMERATION n.f.,

ACCUMULATION n.f.

Juxtaposition d'une série de termes

- Un gros meuble à tiroirs encombrés de bilans, de vers, de billets doux, de procès, de romances

EUPHEMISME n.m.

Formulation adoucie d’une idée qui pourrait paraître trop brutale

- Les non-voyants (aveugles)

- Il est décédé (il est mort)

HYPERBOLE n.f.

Exagération dans le choix des mots

- Un bruit à réveiller un mort

IRONIE n.f.

Dire le contraire de ce que l’on pense

- C’est malin ! (c’est idiot)

- Surtout ne te presse pas !

LITOTE n.f.

Utilisation d'une expression suggérant beaucoup plus que ce qu’elle dit réellement

- Ce n’est pas mauvais (c’est bon)

- Va, je ne te hais point Le Cid, de Corneille (je t’aime)

METAPHORE n.f.

Etablir une assimilation entre un comparé et un comparant qui sont rapprochés sans outils de comparaison

- Et tes mains, feuilles de l’automne

- Les étoiles volaient dans les branches des arbres

METONYMIE n.f.

Remplacer un élément par un autre élément appartenant au même ensemble logique (contenu è contenant ; partie è tout)

- Boire un verre

- Manger son assiette

OXYMORE n.m.

Réunir à l’intérieur d’une même expression deux mots aux sens opposés

- Une obscure clarté

PERIPHRASE n.f.

Remplacer un terme par une expression qui le défini

- La capitale de la France

- Le roi des animaux

PERSONNIFICATION n.f.

Attribuer des qualités humaines à un objet inanimé

- Cette rose aimable comme toi

- Un soleil voit naître et mourir la rose

PLEONASME n.m.

Répétition de termes superflue

- Un géant vraiment grand

- Descendre en bas

SYNECDOQUE n.f.

Remplacer un mot par un autre ayant une relation d’inclusion avec celui-ci (la partie pour le tout ou le tout pour la partie). Cas particulier de la métonymie.

Le tout pour la partie :
- Metz a gagné la finale (pour «l'équipe de foot de Metz»...)

La partie pour le tout :
- Je quitterai bientôt ces murs (pour «cette maison»)


n.f. : nom féminin
n.m. : nom masculin